Le Centre pour jeunes adultes marque un nouveau chapitre pour l’Agence Ometz

L’ouverture officielle du Centre est prévue pour le printemps 2020. Le personnel et les jeunes adultes participants s’affairent à en planifier la programmation, les ressources et l’exploitation tout en menant des consultations sur l’organisation matérielle des quelques 464 m² que ce Centre occupera au Sylvan Adams YM-YWHA, 5400, avenue Westbury.

Le nouveau Centre pour jeunes adultes est une grande nouvelle pour l’Agence Ometz. Onouvelles s’est entretenu avec Lisa Drupsteen, qui gèrera ce Centre, pour en savoir plus sur l’Annexe, le Centre Ometz pour jeunes adultes à Montréal, et ce qu’elle représentera tant pour les jeunes adultes que pour la communauté qu’elle servira.

 

Q : Que représente le nouveau Centre pour jeunes adultes pour l’Agence Ometz?

LD : L’Annexe nous donne l’occasion non seulement de soutenir plus de personnes de notre communauté, mais aussi de maintenir des pratiques exemplaires en matière d’aide à nos jeunes clients. Les communautés du monde entier reconnaissent le besoin croissant de réévaluer le continuum des soins pour les adultes émergents qui échappent au système à cause d’un manque de services attrayants pour les adolescents et les jeunes adultes.

Cela implique que les adolescents et les jeunes adultes disposent d’un espace inclusif et facilement accessible. Nous sommes impatients d’effectuer la transition de notre modèle actuel à une approche plus holistique et plus inclusive pour mieux répondre aux besoins multiples des jeunes membres de notre communauté.

Q : C’est une initiative d’envergure et audacieuse. De quel soutien ce projet a-t-il bénéficié? 

Tout d’abord, rien n’aurait été possible sans le généreux financement de la Fondation Azrieli. Elle nous a vraiment ouvert la porte pour que nous puissions concrétiser un bon nombre de nos rêves, ce dont nous lui sommes sincèrement reconnaissante.

Parlant de générosité, la construction et les coûts liés au projet sont couverts par Steve Kaplan, le président du Groupe Reliance Construction.

Nous sommes aussi incroyablement chanceux que les gestionnaires et l’équipe de direction de l’Agence Ometz se dévouent au maintien de pratiques exemplaires et qu’ils soient disposés à embrasser le changement.

Enfin, nous sommes profondément reconnaissants à la Fondation de la famille Morris et Rosalind Goodman, qui nous a octroyé une subvention de démarrage, ainsi qu'au Conseil de recherches en sciences humaines, qui nous a accordé une subvention de recherches. Ces financements nous ont permis de collaborer avec l’équipe de recherche de l’Université McGill, dirigée par la docteure Ada Sinacore, qui conduira une recherche participative basée sur la communauté. Ce processus nous permettra de construire ce Centre de A à Z en bénéficiant en continu des rétroactions des parties intéressées et des évaluations de la prestation de service.

L'Agence Ometz et l'équipe de recherche de McGill collaborerons sur tous les aspects de recherche incluant l'encadrement, la mise en œuvre et les évaluations continues. Dre Ada Sinacore, Professeure agrégée du Counselling Psychology Program, du département de Educational and Counselling Psychology, Faculté de l’éducation, Université McGill, et Directrice des programmes du Social Justice and Diversity Research Lab, sera à la tête de la recherche sur le projet.

L'approche méthodologique pour le Community-Based Participatory Action Research (CBPAR) est une approche innovante de recherche où tous les parties s'engagent sur chaque étape du processus de recherche. L'objectif de ce partenariat collaboratif est de développer des programmes, des ressources et des services issus de perspectives de croissance intersectionnelles et culturellement informées avec pour principale préoccupation les besoins des adolescents et des jeunes adultes.

 

Q : Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours professionnel et de votre histoire à l’Agence Ometz?

LD : J’ai obtenu une maîtrise en Thérapies de création artistique, avec une spécialisation en Thérapie par l’art dramatique, à l’Université Concordia en 2014. En 2016, j’ai entamé mon voyage avec l’Agence Ometz en tant qu’intervenante auprès de groupes où j’ai dirigé des ateliers destinés à des élèves du primaire et du secondaire sur des thèmes tels que l’image corporelle et l’estime de soi.

Ensuite, j’ai coordonné des projets très intéressants, notamment le programme de mentorat; un programme parascolaire destiné aux élèves ayant des difficultés d’apprentissage. Ce projet pilote a permis de donner des ateliers sur le stress, l’anxiété et les habiletés sociales dans neuf écoles juives de notre communauté. Un autre projet était un programme de thérapies parallèles des services de santé mentale.

Enfin, l’année dernière, on m’a chargé de collecter de l’information sur les pratiques exemplaires en matière de services et de conception du Centre pour adolescents et jeunes adultes. C’est ce qui m’a donné l’occasion d’occuper les fonctions de responsable de ce Centre, ce dont je suis énormément reconnaissante.

Dans l’ensemble, je dirais que, jusqu’à présent, mon expérience à l’Agence Ometz m’a permis de voir certaines lacunes dans les services destinés à notre jeune clientèle, et d’optimiser les forces actuelles de l’Agence.

Même si l’ouverture officielle de l’Annexe n’est prévue que pour le début de 2020, les étapes de planification battent leur plein! Nous allons même lancer des programmes pilotes avant l’ouverture du Centre pour commencer à renforcer l’esprit communautaire chez nos jeunes participants. L’une des initiatives qui m’enthousiasment particulièrement, c’est un programme de formation au leadership qui offrira des outils supplémentaires aux personnes intéressées afin qu’elles prennent part plus activement à l’élaboration des programmes pour le Centre.

Je me considère comme un pont entre les intervenants et intervenantes de première ligne, l’équipe de direction de l’Agence Ometz, et les jeunes adultes.

 

Nous travaillons tous main dans la main pour déterminer des modèles de service, des programmes et des partenariats efficaces.

 

Q : En quoi la prestation de services dans le nouveau Centre sera-t-elle différente de ce qui s’est fait auparavant?

LD : Globalement, notre but est de rendre les services plus inclusifs et plus accessibles pour les adultes émergents. Nous passons d’un modèle de services individuels plus traditionnel à un modèle de services vraiment inclusif. Au lieu de devoir passer par une admission formelle et de se voir assigner un intervenant individuel, les participants et participantes auront plus de prise sur ce à quoi ressemblera leur plan de soins.

Cela pourrait aller de groupes facilement accessibles ne nécessitant aucune procédure d’admission, à un plan plus intensif pouvant comporter quelques séances avec un conseiller ou une conseillère, un suivi continu avec un ou une gestionnaire de cas, et une consultation avec un ou une spécialiste en emploi afin d’aider la clientèle à atteindre ses objectifs.

Une autre façon de rendre les services plus accessibles pour les jeunes consistera à allonger les heures d’ouverture : environ de 9 h à 20 h au lieu du 9 h à 17 h traditionnel. Cela nous donnera aussi l’occasion de lancer de nouveaux programmes et de relancer certains travaux en groupe innovants qui ont déjà fait leurs preuves, comme les groupes de cuisine ou les programmes de formation de soutien par les pairs pour les jeunes.

Nous espérons aussi former des partenariats avec des professionnels dans des domaines connexes en vue d’offrir des services supplémentaires le soir, notamment une clinique de santé et de l’information juridique. 

 

La clé, c’est que le personnel et les participants et participantes travaillent main dans la main sous un même toit afin d’évaluer les besoins et de créer une route productive vers un développement sain.

 

Q : L’Annexe, c’est aussi un espace physique. À quoi ressemblera-t-elle?

LD : L’un des aspects le plus inattendu et intéressant de mon travail jusqu’à présent, c’est l’occasion de collaborer avec l’architecte du projet, André Ibghy du cabinet Ibghy Architecte Inc. Outre son expertise, nous avons fait appel à une variété de sources, notamment des centres pour les jeunes innovants et « à guichet unique » du monde entier, afin de guider la conception du Centre, notre personnel et les jeunes membres de notre propre communauté.

Le rendu final se compose d’un grand espace de halte-accueil comprenant un salon et une cuisine entièrement équipée, où les jeunes peuvent venir se détendre, socialiser, prendre une collation ou participer à l’un des nombreux programmes.

Des salles de classe accueilleront des programmes éducatifs et de formation comme des cours de langues ou des ateliers sur l’emploi. Les tables et les chaises peuvent être mises de côté afin de gagner de la place pour le déroulement d’autres programmes comme la musicothérapie ou des ateliers sur la pleine conscience.  

Le personnel occupera des bureaux à aire ouverte munis d'un accès à des salles de réunions privées pour les consultations individuelles.

Q : Qui composera le personnel de l’Annexe?

LD : Je suis vraiment heureuse de réunir une équipe de grands professionnels, dont certains travaillent déjà avec nous tandis que d’autres seront nouveaux, afin de remplir le mandat du Centre et soutenir les jeunes et les membres de la communauté. Nos intervenants et intervenantes possèdent une précieuse expérience de travail, notamment avec les jeunes adultes, la communauté LGBTQ+, les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, et les jeunes adultes sur le spectre autistique. L’équipe de base sera composée de gestionnaires de cas, de spécialistes en emploi, d’intervenants et intervenantes de services à la jeunesse et de personnel de soutien.

Nous collaborerons aussi avec des éducateurs et éducatrices et des conseillers et conseillères, et avec une formidable équipe de bénévoles qui jouera un rôle essentiel pour renforcer nos services inclusifs. Je suis certaine que l’équipe grandira au fur et à mesure que le Centre se développera.

Q : L’Annexe aura-t-elle sa propre identité?

LD : Ce projet nous donne l’occasion de concevoir un espace en ayant dès le départ les jeunes à l’esprit. Par conséquent, l’aspect et l’ambiance de l’Annexe seront très différents de l’environnement actuel de l’Agence Ometz. Cela nous a beaucoup aidés de consulter certains membres de notre communauté de jeunes, car ils nous ont donné des idées très utiles quant à ce à quoi cet espace devrait ressembler et l’ambiance qui devrait y régner.

Nous avons aussi collaboré avec une agence numérique spécialisée dans le marketing et l’image de marque qui nous a vraiment ouvert les yeux sur les différentes façons dont le Centre peut avoir sa propre vie, et qui nous a fourni les outils pour concrétiser notre vision.

Q : Y aura-t-il un lien avec le Sylvan Adams YM-YWHA?

LD : Je l’espère sincèrement! Jusqu’à présent, ils ont vraiment fait preuve d’accueil et de soutien pour notre projet. Le Sylvan Adams YM-YWHA a fait de gros progrès pour élargir ses services d’inclusion. Je trouve que leurs initiatives de mobilisation de la jeunesse et de la famille sont particulièrement inspirantes.

Nous avons déjà discuté des différentes possibilités de collaborer. Notre but n’est pas de dupliquer les services, mais de concevoir et de développer des programmes qui se complémenteront mutuellement.

Même s’ils continueront à se concentrer sur les programmes récréatifs et nous sur le soutien psychologique, j’aimerais vraiment qu’on bâtisse un pont plus solide qui permettra aux jeunes qui utilisent nos services de vivre une expérience plus riche.

Q : Qu’espérez-vous et quelle est votre vision concernant le nouveau Centre pour jeunes adultes?

Le passage de l’enfance à l’âge adulte est une étape du développement pleine de défis. Beaucoup des jeunes que nous voyons à l’Agence Ometz sont confrontés à des obstacles supplémentaires qui les rendent particulièrement vulnérables pendant cette période. Ce que j’espère, c’est que l’Annexe sera un havre de paix pour les jeunes où ils pourront se raconter leurs histoires, découvrir ce dont ils ont besoin pour s’épanouir, demander de l’aide sans crainte et, au final, acquérir les outils nécessaires pour maximiser leur bien-être et être plus autonomes.

Je suis fermement convaincue que la communauté a le pouvoir de renforcer la raison d’être de chacun et chacune et de réduire l’isolement social. Pour moi, c’est ce que nous sommes en train de construire : un carrefour communautaire. Je veux que les gens s’y sentent bienvenus, qu’ils sachent qu’ils ont un endroit où aller quand les choses se compliquent et qu’ils y trouveront des personnes pour les soutenir à chaque étape.

 

Au final, cet espace appartient aux jeunes.

 

Q : Quelle est votre liste de souhaits pour l’avenir de l’Annexe?

LD : Par quoi commencer? Globalement, je souhaite que le Centre dispose des ressources nécessaires pour offrir un vaste éventail de services sous un seul et même toit, et que chaque service soit en accès libre.

En tant que dramathérapeute, je suis ravie de voir notre programme de thérapies parallèles prendre de l’ampleur, car j’ai pu constater directement combien la créativité est porteuse de guérison et de développement positif. Qu’il s’agisse de musicothérapie, de zoothérapie ou de notre programme d’écothérapie dans notre jardin communautaire, tous ces services offrent aux jeunes d’autres pistes pour l’expression et la découverte de soi.

J’espère qu’un comité de jeunes voix continuera à se développer et à contribuer aux programmes et aux services du Centre sur la base de leurs besoins et intérêts. Récemment, on a lancé l’idée d’un atelier sur les podcasts ou d’événements axés sur la parole où les jeunes pourraient partager leurs histoires. Je pense que tant que nous restons ouverts à leurs rétroactions, nous sommes entre de bonnes mains.

Pour les demandes des médias :

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