Monsieur La JIAS

Agence Ometz
Kathy Assayag était une enfant en bas âge lorsqu’elle est arrivée en 1968, de Casablanca au Maroc, à Montréal, avec ses parents dans la vingtaine, ainsi que deux frères et sœurs, avec un quatrième enfant en route. La famille ne connaissait personne au Canada. Ils sont arrivés avec à peine plus d'une valise et une appréhension compréhensible. « Vous pouvez imaginer le sentiment de vulnérabilité de mes parents », dit-elle.
Rapidement, cependant, les choses ont commencé à se mettre en place, car les Services d'aide aux immigrants juifs (JIAS) ont joué un rôle capital dans l'intégration de sa famille. «J'étais trop jeune pour comprendre, mais il y avait toute une communauté organisée pour nous aider à nous établir ici », a déclaré Kathy Assayag. « JIAS était l’organisme de coordination, son rôle était de vous aider avec le processus d'immigration et de faire en sorte que vous tiriez le meilleur parti des organismes qui vous seraient utiles. »
La famille est arrivée la veille de Roch Hachana. Cette première année, se rappelle-t-elle, nous avons eu de l’aide pour les vêtements d'hiver et les premiers jouets des enfants. « Vous vous souvenez de ces choses lorsque vous commencez avec très peu. Ce qui était vraiment incroyable pour moi, c'est que durant ces premières années avant que mes parents obtiennent un emploi stable, je pensais que JIAS était un homme », dit-elle dans une entrevue. « Je pensais qu'il était, une personne incroyablement aimante et généreuse. »
« Quand mon père disait : « Je vais rencontrer la JIAS», et revenait à la maison avec des manteaux d'hiver pour nous tous, de nouveaux vêtements, des poupées Barbie pour moi et ma sœur, et des camions Tonka pour mes frères, nous étions ravis », a déclaré Kathy Assayag lors d'un discours émouvant quand elle a reçu les honneurs comme une femme d'action au cours d'un événement de la Fondation Israélienne de recherche sur le cancer en 2012. « Et je me souviens m’être dit : qui est ce Monsieur La JIAS? Quand va-t-il à venir pour un dîner de Shabbat? Je l'imaginais grand, imposant, et ce que nous appellerions débonnaire. » Avec le soutien de JIAS, ses parents ont pu s’établir. «Ils ont travaillé dur, économisé assez d'argent pour acheter notre première maison, et nous avons vite été indépendants, n’ayant plus besoin d'aucune aide. » Et à sa manière, Kathy Assayag a passé sa vie à redonner à la Communauté qui l'a aidée. Et elle n'hésite pas à dire que redonner est plus que rembourser une dette. Pour elle, c'est un privilège. Elle a passé des années à travailler pour le compte de la communauté juive de Montréal, occupé des postes de haut niveau dans la société et d’innombrables rôles de bénévoles, et elle a recueilli toutes sortes de distinctions et récompenses. De 2000 à 2005, elle a été Directrice générale de la campagne de l'Appel juif unifié de la Fédération CJA. Elle a passé les six années suivantes à l'Université Concordia, où elle a occupé la double position de Présidente de la Fondation de l'Université et Vice-présidente de la promotion et des relations avec les diplômés.
Et quand elle est partie pour Concordia, la Fédération CJA l’a contacté pour devenir bénévole. Le premier conseil d'administration qu’elle a rejoint était, vous l'aurez deviné, le conseil de JIAS, en 2005. «Participer à ce Conseil était une façon de redonner, une façon d'essayer de rembourser ce qu'ils avaient fait pour ma famille», dit-elle. JIAS a fusionné avec les Services à la famille juive et Emploi Juif Montréal en 2009 pour former un nouvel organisme, l'Agence Ometz. Kathy Assayag a été invitée à siéger sur son premier conseil d'administration. Elle a démissionné l'automne dernier, mais a continué à faire du bénévolat pour le gala annuel de collecte de fonds de l'organisme, Dessine-moi une étoile, qui aura lieu le 8 avril à la Place des Arts. Parmi ses responsabilités bénévoles, elle est membre du conseil du Centre Segal des arts de la scène ainsi que du conseil du Collège Vanier, où elle est l'un des deux parents élus. Sa fille cadette est à Vanier, la plus âgée étudie la médecine à l'Université de Sherbrooke. Kathy Assayag fait un travail de consultation pour les organismes sans but lucratif et le gouvernement, et elle travaille à temps partiel à la Fondation communautaire juive de Montréal, où elle deviendra Directrice générale en septembre. «J'ai bouclé la boucle», dit-elle, "C’est comme si je revenais à la maison."

Recherchez plus de témoignages

Partager
Partager

Top