Marcelle partage son histoire

Agence Ometz
Marcelle Sabrin Partouche a eu une vie plus dure que la plupart – une vie marquée par le divorce de ses parents, par le décès prématuré de sa mère, par le placement en famille d’accueil et par le danger très réel de l’itinérance. Pourtant, quand on parle avec elle, on est frappé par son optimisme, sa résilience et sa détermination. Elle est reconnaissante à sa mère qui, pendant le peu de temps qu’ils ont passé ensemble, a insufflé à ses enfants la nature essentielle d’une bonne éducation. « L’éducation était extrêmement importante pour la famille », dit-elle. « On avait pris pour acquis que je serais première de ma classe ». Tel était l’héritage de sa mère. Aujourd’hui, Marcelle, qui aura 23 ans à la fin du mois d’avril, étudie les sciences politiques et l’anthropologie à l’Université McGill, et elle espère suivre des cours de droit. Elle est reconnaissante à l’Agence Ometz non seulement de l’avoir aidée à poursuivre son éducation, mais aussi du soutien que l’Agence Ometz continue de lui apporter sous de très nombreuses formes.
Née à Montréal en 1991, Marcelle est la plus jeune de trois enfants issus d’une famille mixte d’immigrants : sa mère, qui était juive, est née en Israël et a grandi en France. Son père était mexicain et catholique. Tous deux ont divorcé quand Marcelle avait trois ans. Adolescente, sa mère a été atteinte du lymphome de Hodgkin qui a été traité par chimiothérapie et radiothérapie, ayant pour conséquence l’apparition de problèmes cardiaques et pulmonaires des années plus tard, quand elle avait une quarantaine d’années. Cela a provoqué de nombreux mouvements : Marcelle et sa sœur ont été envoyées à Miami pour y vivre avec des membres de la famille, tandis que son frère et sa mère parcouraient l’Europe puis les alentours de Montréal pour trouver un traitement médical. Il devint évident que le seul traitement disponible était palliatif et ses enfants ont aidé à prendre soin d’elle.
« Plus la maladie gagnait ma mère, plus elle devenait une forte tête », se souvient Marcelle. Pendant les dernières années de sa vie, Nina Partouche s’interrogea sur ses croyances religieuses et adopta le catholicisme qui « mettait une distance entre elle et sa famille ». En février 2003, Nina Partouche est décédée à son domicile. Les enfants restèrent ensemble sous la supervision d’un travailleur social de Batshaw. Après une série de ce que Marcelle appelle des « mouvements instables », les enfants décidèrent qu’ils prendraient soin d’eux-mêmes. Prétendant que leur père les recherchait, ils se sont soutenus mutuellement et ont suivi leur scolarité au Collège International Marie de France où, en tant que citoyens français, ils ont bénéficié de bourses. Marcelle y a fait tout son secondaire et l’équivalent du Cégep.
À l’âge de 16 ans, sa sœur et elle ont été placées d’urgence en famille d’accueil car leur frère aîné ne pouvait plus s’occuper d’elles. À 18 ans, quand elle est devenue trop âgée pour faire partie du système, elle a décidé d’aller à Haïti après le terrible tremblement de terre de 2010 pour y faire du bénévolat. « J’avais besoin d’être ailleurs », dit-elle. « Ma vie avait été un combat tellement difficile que j’avais besoin de me retrouver entourée de gens qui étaient encore plus dans le besoin ». Après avoir séjourné huit mois en Haïti chez des amis, elle est rentrée et s’est retrouvée principalement sans abri. Elle a contacté l’Agence Ometz où elle est devenue cliente du programme FIX qui vise à maximiser le potentiel des enfants et des jeunes à risque. Amanda Keller, une agente de traitement de cas travaillant pour l’équipe des jeunes à l’Agence Ometz a aidé Marcelle qui avait elle-même connu le système de placement familial. Marcelle décrit l’aide d’Amanda comme « empreinte d’une infinie bienveillance, compassion, empathie, générosité et d’une réelle attention. Elle représente par bien des aspects ce qu’incarne l’Agence Ometz ». Amanda a donné envie à Marcelle de s’inscrire à l’Université McGill. L’Agence Ometz l’a aidée elle et sa sœur à signer un bail et leur a procuré de l’argent et de la nourriture pour pouvoir suivre les cours et payer les livres. Marcelle faisait partie d’un programme qui a permis de diagnostiquer son trouble déficitaire de l’attention. Elle s’est inscrite à un atelier de cuisine à l’Agence Ometz, qui réunissait des jeunes ayant peu de soutien familial sain. « On y fait très peu la cuisine, mais on parle énormément » dit Marcelle. « Cela donne un sentiment d’appartenance. »
Amanda dit qu’elle parle aux jeunes qu’elle aide « comme à mes égaux, qui traversent simplement une mauvaise passe ». Elle s’efforce de leur offrir « des choses que j’aurais aimé avoir quand mon âge ne me permettait plus de faire partie du système : une connexion et du soutien. Vous vous retrouvez sur le fil... dans une grande fragilité. C’est difficile de se ressaisir, et le dialogue est essentiel ». Amanda explique qu’en perdant sa mère à un si jeune âge, Marcelle a manqué beaucoup de choses. « Elle doit travailler pour nouer des relations saines et apprendre où sont les limites... Elle doit apprendre à établir un lien émotionnel avec les gens et à gérer la douleur causée par la perte de sa mère. » Marcelle, qui est aujourd’hui en contact avec un oncle et une tante, déclare : « J’ai désormais un meilleur lien avec ma famille et je sais que sans le soutien de l’Agence Ometz, je n’aurais jamais pu assumer mon identité en tant qu’orpheline, juive, étudiante atteinte d’un trouble de l’attention ou tout simplement en tant qu’être humain profondément gentil ».

Search More Testimonials

Share
Share

Top